Archives mensuelles : décembre 2013

Traitements diététiques et alicaments

Traitements diététiques et alicaments

Photo de Diététique Traditionnelle Chinoise.

Dans la Chine antique, on confectionnait les médicaments à partir de la nature elle-même. Et petit à petit, la médecine traditionnelle chinoise vit le jour. Cette médecine entretint très tôt des relations étroites avec l’alimentation. Et quand le médicament s’ajoute à la nourriture, c’est un traitement diététique. D’ailleurs un proverbe chinois dit qu’il vaut mieux se faire soigner par la nourriture que par le médecin». Les traitement diététiques ont toujours été en vogue chez les chinois, pour devenir le joyau des coutumes alimentaires chinoises.

La médecine et la nourriture commencent à se combiner ensemble à partir de la dynastie des Zhou (1046 av J-C—256 avJ-C). Dans les documents historiques, on trouve beaucoup d’ouvrages traitant des cures par la nourriture. Sun Simiao, célèbre médecin de l’époque des Tang (618-907) rédigea prescriptions de grand prix et suppléments aux prescriptions de grand prix, dans lesquels l’auteur consacre de nombreux articles au traitement diététique. Ces deux œuvres eurent une profonde influence sur les études alicamenteuses.

Sun Simiao estima qu’une bonne santé était forcément basée sur une nourriture saine, et qu’il ne fallait pas prendre de médicament sans prescription. La tache du médecin était d’éclaircir la cause de la maladie, en prescrivant d’abord un régime alimentaire spécifique, puis un remède si nécessaire. Toutes les méthodes diététiques ainsi que leur préparation sont basées sur les points de vue de Sun Simiao.

Sun Simiao, ayant vécu plus d’un siècle, n’a pas eu de mal à convaincre les générations ultérieures du bien-fondé de ses théories. Petit à petit, le traitement diététique et la nourriture médicamenteuse sont devenus une méthode populaire pour se maintenir en forme, éviter les maladies ou bien pour les soigner en Chine.

Le traitement diététique consiste simplement à utiliser les différentes vertus de la nourriture. En Chine, tout le monde sait qu’on peut se soigner en mangeant des légumes normaux. Si quelqu’un est enrhumé, on lui prépare une soupe à la cassonade en y ajoutant des morceaux de gingembre et des tronçons de blanc verdâtre. On la boit quand elle est chaude. Puis on transpire, et la maladie disparaît progressivement. D’ailleurs on raconte qu’il faut « prendre le navet avant se coucher et le gingembre en se levant ». Le traitement diététique par le sel, le vinaigre, le gingembre, l’oignon, l’ail et autres épices se développe continuellement depuis des siècles chez les chinois. Il existe même aujourd’hui une boisson populaire à base de vinaigre et de coca.

Le repas à base de fleurs est l’une des écoles de la nourriture médicamenteuse. Cette école de cuisine est née pendant la période des Printemps et Automne (6e et 7e siècle avant J-C), et s’est plus largement propagée au 7e siècle, sous la dynastie des Tang.

Il existe plus de mille espèces de fleurs. Dans le Nord de la Chine, on en a une centaine de comestibles, quant à la province du Yunnan qui se nomme également « le royaume des plantes », on dit qu’il y en a plus de 260.

Cette nourriture à base de fleurs peut servir de médicament, surtout pour les femmes. Par exemple la rose stimule la circulation du sang et régularise les menstruations. En outre les femmes l’utilisent aussi pour leur beauté. En cuisinant les fleurs de pêcher avec du poisson ou des crevettes, les plats obtenus peuvent tonifier le sang, fortifier la rate, l’estomac, et également servir pour conserver sa jeunesse.

Le traitement diététique a transformé les aliments en médicaments. En prenant des repas bien structurés, les maladies se guérissent. L’alimentation médicamenteuse se transmet de génération en génération et se vulgarise de manière très rapide. Les mets les plus courants sont les nouilles, les pâtisseries à base de farine, la soupe et les médications culinaires. Il existe même des restaurants préparant ces spécialités très variées. Chaque restaurant a sa propre spécialité : comme la soupe appelée « la bouillie d’enfant » faite à base d’igname de Chine, de graine de coïx et de kaki tapé. Elle est réputée pour fortifier la rate et l’estomac des enfants. « La soupe au bulbe fritillaire et à la peau d’orange séchée » quant à elle, peut guérir la toux et le rhume. « La soupe de ginseng » est tonifiante, tant pour les malades que pour les personnes âgées.

« La loi sur l’hygiène alimentaire de la République populaire de Chine » ne permet plus d’ajouter le médicament à la nourriture, ce qui s’oppose à la culture « alicamenteuse ». En vue de résoudre ce problème culturel, les départements concernés ont autorisé la population à ajouter quelques dizaines de médicaments traditionnels chinois tels que le jujube, le gingembre, la cenelle, ou la menthe dans la nourriture.
Les repas pris comme traitements diététiques sont non seulement populaires en Chine, mais également dans le monde. Par exemple le vin de chrysanthème, le thé à la peau d’orange séchée, la galette de pachyme, ou encore l’olive médicale ; sont des aliments qui pénètrent petit à petit la culture culinaire des étrangers.

L’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing

L’Université de médecine traditionnelle chinoise de BeijingBUCM est l’une des meilleures universités de médecine traditionnelle chinoise au niveau national.

La médecine traditionnelle chinoise a une grande place dans la culture chinoise, et en tant que telle, elle intéresse de plus en plus d’étrangers. Aujourd’hui, nous allons vous parler de l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing, une des meilleures universités de médecine traditionnelle chinoise au niveau national. Cet établissement supérieur est le premier choix de la plupart des étrangers qui souhaitent découvrir la médecine traditionnelle chinoise.

Le Qianshan, un jeune Français de 28 ans, est en 3ème année à l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing. Il y a sept ans, c’est par hasard qu’il a découvert la médecine traditionnelle chinoise. Depuis, il s’est pris de passion pour cette discipline. Il est venu en Chine pour étudier le massage et l’acupuncture. Le Qianshan :

« Les professeurs sont très gentils avec moi. Nous avons non seulement des cours théoriques, mais aussi des cours pratiques dans des hôpitaux. »

L’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing a été fondée en 1956. C’est une des quatre universités spécialisées dans la médecine traditionnelle chinoise les plus anciennes depuis la fondation de la nouvelle Chine en 1949. Depuis sa création, l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing a une mission importante : diffuser la médecine traditionnelle chinoise dans le monde entier. Voilà déjà une cinquantaine d’années que l’Université accueille des étudiants étrangers. Et le développement de l’enseignement en direction des étudiants étrangers s’est accéléré dans les années 90. Les détails avec Gao Sihua, le directeur de l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing :

«Environ 3 000 étudiants originaires de 87 pays et régions du monde ont été diplômés de notre université. Et environ 14 000 étrangers ont suivi des cours dans notre université. Ces chiffres nous classent dans le peloton de tête des écoles supérieures de médecine traditionnelle chinoise au niveau national. »

En six ans, le nombre d’étudiants étrangers à l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing a presque doublé. Dans le même temps, l’université a noué des collaborations avec des établissements spécialisés dans plus de 20 pays et régions du monde. Gao Sihua nous parle de ces partenariats :

« On travaille avec des universités de plusieurs pays, comme l’Université du Middlesex en Angleterre, l’Université de technologie de Nanyang à Singapour et l’Université des sciences médicales de Mashhad en Iran. Par exemple, on a signé un accord avec l’Université de technologie de Nanyang à Singapour. Il permet aux élèves des deux pays de suivre pendant les trois premières années les cours de médecine à l’Université de technologie de Nanyang, et de passer les deux dernières années dans notre université pour suivre les cours cliniques. »

L’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing encourage ses élèves étrangers à suivre des cours en chinois pour qu’ils puissent mieux comprendre la culture et la médecine traditionnelle chinoise. Mais n’est-ce pas trop difficile pour les élèves étrangers d’étudier en même temps le chinois et la médecine traditionnelle chinoise ? Pour les aider, l’Université a créé des cours spécifiques destinés aux élèves étrangers. Voici les explications de Zhang Liping, une des responsables de l’université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing. Elle s’occupe des coopérations et des échanges internationaux de l’université. Zhang Liping :

« Notre université a créé des cours préparatoires destinés aux élèves étrangers. Nous enseignons principalement le chinois et les connaissances de base en médecine traditionnelle chinoise. Notre objectif est non seulement d’améliorer le niveau de chinois des élèves étrangers, mais aussi d’accroître leurs connaissances dans le domaine de la médecine traditionnelle chinoise, ce qui leur permettra ensuite de suivre les cours. »

Par ailleurs, en fonction de la situation des élèves, l’Université propose des cours bilingues chinois-anglais. Les explications de Gao Sihua, directeur de l’Université de médecine traditionnelle chinoise de Beijing :

«Certains élèves, surtout ceux dont la langue maternelle est l’anglais, ont envie de suivre des études bilingues dans notre université. C’est pourquoi nous avons recruté des experts étrangers pour qu’ils donnent des cours en anglais. Soit ces experts ont de l’expérience en médecine, soit ils ont fait leurs études chez nous. Certains d’entre eux sont venus ici pour établir une coopération avec nous. »

La pratique clinique joue un rôle très important dans l’étude de la médecine traditionnelle chinoise. L’université met donc l’accent sur les stages des élèves. Ecoutons Gao Sihua :

« Notre université est rattachée à trois hôpitaux qui jouissent d’une bonne réputation dans le pays. En fonction des besoins des élèves, nous organisons des stages dans ces trois hôpitaux. »

Après avoir fini leurs études en maîtrise, un certain nombre d’étudiants étrangers choisissent de continuer leurs études dans cette Université. Les autres préfèrent rentrer chez eux pour devenir en quelque sorte les « messagers » de la médecine traditionnelle chinoise dans les quatre coins du monde. Gao Sihua :

« La plupart des étudiants étrangers rentrent dans leur pays natal après leur maîtrise en Chine. Soit ils enseignent à l’université, soit ils travaillent dans des hôpitaux ou des cliniques. Par exemple, l’Université de technologie du Mexique propose des cours de médecine traditionnelle chinoise. Et la plupart de ses professeurs sont diplômés de notre université. »